Kafrifran aime… Solitude de Fani Carenco

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Sur la rive droite de la Seine, après une série de déboulonnage, se dressera, comme sur le Boulevard des Héros, aux Abîmes, en Guadeloupe, la statue emblématique d’une marronne, une esclave rebelle et fugitive, qui a combattu pour sa liberté – la Mulâtresse Solitude.

C’est ce combat, en tous lieux et en tout temps, pour la liberté que raconte, en 1972, la biographie La Mulâtresse Solitude d’André Schwarz-Bart, et qu’accentue, en 2017, l’adaptation théâtrale de Fani Carenco. À travers la quête de l’émancipation, cette adaptation explore la complexité des êtres et de l’Histoire.

Le récit dramatique renverse le récit romanesque. La pièce commence par l’épilogue et se termine par le prologue du roman afin d’instaurer la résilience et la connexion des drames de la Shoah, de l’esclavage et de la traite négrière.

La scénographie établit un triptyque, par le biais d’un trio, pour construire un dialogue des mémoires et des cultures à travers le destin épique de Rosalie, dite Solitude. Les jeux de clair-obscur, des extraits vidéos, des chants, des cris, des danses et des rappels historiques exacerbent, dans un décor dépouillé, les performances de chaque interprète pour sonder l’altérité.

Cette exacerbation promeut ainsi la complexité pour chaque être, en quête de liberté, de constituer son histoire dans l’Histoire en marche.

Kafrifran