De Germaine Tillion
Réalisation François Dubreuil
2010 – DVD 1 – 1h30/ DVD 2 – 1h32 – français sous-titré
Avec Camille Slosse (Marguerite), Sophie Pondjiclis (Havas), Patricia Fernandez (Marmotte), Claire Delgado-Boge (Nénette), Emmanuelle Goizé (Lulu de Belleville), Béatrice Dupuy (Lulu de Colmar), Gérard Rouzier (Le Naturaliste)
Chœur du lycée La Fontaine, Paris XVIe – Classes de 1ère et Terminales musique et danse et L spécialité musique
Restitution et composition musicale Christophe Maudot
Direction musicale Stéphane Petitjean
Dramaturgie et adaptation du texte Géraldine Keiflin
Mise en espace Bérénice Collet
Production Axe Sud
Coproduction France Télévisions, Théâtre du Châtelet
Filmé au Camp de concentration de Ravensbrück – Allemagne
“une opérette-revue à Ravensbrück” – écrite en déportation.
Le 17 avril, pour le 65ème anniversaire de la libération du camp de concentration de Ravensbrück, l’opérette a été jouée dans la cour d’appel.
Ravensbrück était un camp réservé aux femmes, femmes communistes, femmes résistantes, femmes tsiganes, femmes allemandes, les fameuses hontes de la nation et d’autres encore que les nazis avaient décidé d’exterminer et qu’ils désignaient d’un seul terme : Verfügbar, mot à mot « une à tout faire. Une disponible », une esclave.
Pendant l’Occupation, Germaine Tillion une ethnologue, s’engage dans le réseau de résistance du Musée de l’Homme. Dénoncée, elle est arrêtée gare de Lyon. En 1943, à 35 ans, elle est déportée à Ravensbrück où elle retrouvera sa mère. C’est là que, pour survivre et distraire ses compagnes, elle écrit en cachette l’opérette-revue : « Le Verfügbar aux Enfers », vision distanciée, ironique et humoristique de la situation de ces femmes déportées.
Imaginez le courage qu’il faut pour trouver du papier, se cacher pour écrire, trouver le temps pour écrire. Et surtout, malgré une fatigue extrême, due aux privations, avoir l’idée de génie de prendre comme sujet principal de la pièce, non pas une déportée, mais un insecte inconnu, une espèce animale nouvelle un Verfügbar qu’un scientifique, va examiner sous nos yeux pendant toute la durée du spectacle.
Dans ce spectacle, il n’est pas question de causes, d’intentions, d’explications, pas d’apitoiements sur une vie épouvantable, mais cette idée de génie qui déclenche un comique de situation qui s’apparente à l’intuition de l’absurde. Une satire, une satire avec musique, pour faire rire et transmettre l’information. Cette opérette est longtemps restée dans les cartons de Germaine Tillion, qui craignait qu’elle ne soit pas bien comprise. Jean-Luc Choplin le Directeur du Théâtre du Châtelet, bouleversé par l’intensité du texte et du devoir de mémoire qu’il supposait, a personnellement demandé à Germaine Tillion avant sa mort en 2008, la permission de la monter pour la première fois sur scène. Elle a accepté. Le spectacle a été donné dans son intégralité au Théâtre du Châtelet en juin 2007, l’auteur qui venait d’avoir 99 ans a vu le film.